dimanche 5 juillet 2009

An 3 : dernières conneries post-épreuve. Les dernières, promis ! ;)

(Une fois notre épreuve de latin passée, il nous restait trois semaines de cours à meubler, aussi la prof avait-elle proposé de se retrouver autour d’un verre et d’une part de gâteau le vendredi suivant l’épreuve, pendant l’heure de latin, afin de lui raconter toutes nos aventures baccalauréesque. On peut dire, je pense, qu’elle n’a pas été déçue… Petit florilège (je n’ai pas réussi à tout noter, mon poignet s’est vite engourdi !) :)
(La prof fait le tour des élèves et en arrive à Adrien :)
- Alors, Adrien ?
- C’était pas mal. L’examinateur a juste repris quelques parties de la traduction.
- La moitié ?
- Non, pas la moitié !
- Les trois quarts alors !
(Un peu plus tard, autre élève :)
- Et vous ?
- J’ai juste vu qu’il mettait " B " sur sa feuille.
- Ah, c’est pas trop mal alors !
- Oui, sauf si ça veut dire " Beurk " ! …
(Et puis vient le tour de Jérémie. A la question rituelle de " Alors ? ", il a répondu :)
- Heu… Ben, c’était fantasmagorique !
(Adrien explique :)
- En fait, il a confondu Homère et Ovide !
(Et Jérémie renchérit :)
- Oui, et puis " palestra " (stade) et " membra " (membre) aussi !
(Cependant, la prof a l’esprit ouvert ; elle s’intéresse aussi aux autres matières :)
- Et le grec ?
(Jérémie :)
- Oh ben il m’a raconté sa vie !
- Et alors, cette vie ?
- Eh bien, il part à la retraite dans deux ans, il a une fille qui s’appelle Carole…
(La prof remarque :)
- Ah, un bon parti !
(Jérémie, avec comme un air désappointé dans sa voix… :)
- Ben non, elle a le même âge que mon cousin…
(Mais les souvenirs continuent à défiler ; Quentin évoque une expérience pour le moins unique :)
- Oh, moi, j’ai réussi à faire chanter les fleurs !
(Ou comment réussir à faire devenir beaucoup plus poétique une traduction trop terre-à-terre… Adrien relate tout son stress :)
- J’ai été très perturbé pendant que j’attendais mon tour à cause de Jeanne, parce qu’elle était pas là et que toutes les dix minutes, l’examinateur sortait pour demander " Jeanne est-elle là ? ". Ça me faisait vraiment l’impression de pas être attendu !
(Vers la fin de l’heure, Adrien a demandé à la prof :)
- Madame, vous allez où en vacances ?
- Je ne sais pas encore, pourquoi ?
- Parce qu’en seconde, je connais une fille qui s’est pas du tout entendu avec sa prof de français. Elle a passé son année à être sacquée, dans les notes, en cours, etc. L’été arrivé, ma copine est partie en vacances dans un petit coin perdu de Grèce, heureuse d’être débarrassée de sa prof. Sauf que, à peine arrivée dans le petit village grec, elle a aperçu sa prof à la terrasse du café…
(Mais avant qu’il n’ait pu rajouter un mot, la prof livre le fond de leur pensée commune :)
- C’est pour éviter ça que vous me posez la question alors ?…

******************************
(Bien que nous ayons passé notre épreuve de latin (le 20 mai), nous devions encore venir en cours jusqu’à la fin de ceux-ci (c’est-à-dire le 11 ou le 12 juin, selon les personnes et l’état du renseignement de chacun, mais on verra ça plus loin). Bref, nous venions en cours et nous faisions chacun ce que nous voulions, ce qui allait de la philo à l’histoire en passant par le débat politique et la lecture de la presse. Comme l’atmosphère était quand même assez détendue, nous bavardions également avec la prof, ce qui a donné lieux à l’échange qui suit. Il faut d’abord savoir qu’Adrien avait passé l’heure de perm, avant le latin, perché à plus d’un mètre du sol dans une niche du mur d’un des couloirs. Comme il était en retard au " cours ", Gilles avait expliqué à la prof la raison de son absence ; il fallait probablement qu’il redescende de son petit nuage. C’est pourquoi à un moment de la conversation avec la prof, celle-ci a dit à l’alpiniste, pour lui clouer le bec :)
- Adrien, pourquoi ne retourneriez-vous pas dans votre niche ?
(Et Jérémie de renchérir :)
- Ouais, comme ça on pourra dire qu’il a enfin trouvé sa place… à la niche !
(La prof demande, curieuse :)
- Vous avez pris des photos, avec votre portable ? C’est une chose que j’aimerais bien voir ! Mais que les photos visibles, il y a des âmes sensibles ici !
(On ne sait trop ce qu’elle pensait trouver dans le fichier photo du portable d’Adrien, mais, à la vue de la réponse de celui-ci, ces craintes doivent être fondées… :)
- Oui, attendez, je viens avec le téléphone, comme ça vous ne verrez que celle où je suis perché.
- Rassurez-vous, je n’ai absolument aucune envie de voir les autres !
(Bien, maintenant, pourquoi est-ce que les dates de fin de cours ont-elles été si fluctuantes ? Simplement parce que la date officielle a été changée deux fois, dont une fois trois jours avant l’échéance de l’année, que tout le monde n’était pas au courant de toutes les dernières modifications (surtout les profs) et puis surtout que certains élèves (hormis ceux de latin, précisons-le) avaient de toute façon décidé de sécher les deux dernières semaines de cours, alors qu’ils sèchent un jour de plus ou de moins…)
******************************

(Pour le dernier vendredi de " cours " que nous avions, la prof avait proposé de " faire une sortie culturelle " ; en clair, elle nous a (très gentiment) invité à prendre un verre dans un bar proche du lycée. Autant vous dire que le bar s’en souviendra longtemps… Ça commence au choix de notre verre. Adrien demande à la prof :)
- Je peux prendre une bière ?
- Oh, moi ça m’est égal… Vous avez cours après ?
- Oui. Mais ne vous inquiétez pas, je vais pas me mettre à parler latin !
(Gilles :)
- Ou alors, il dira " Bacchus semper vivat " ! (" Bacchus vit toujours ")
(En attendant que la serveuse vienne prendre nos commandes, nous devisions dans tous les sens. La prof, remarquant un élève :)
- Tiens, Quentin est réveillé !
(Jérémie, étonné :)
- Mais vous l’aviez jamais vu réveillé ?
- … Rarement, disons ! Mais ne vous en faites pas, Quentin, je ne vous en veux pas…
(La serveuse arrive, prend commandes de la demi-douzaine de rigolos attablés et de la prof. Mais, au moment de repartir préparer les boissons, Jérémie l’arrête d’un :)
- Heu… finalement, j’ai changé d’avis…
(Un peu plus tard, nous discutions du niveau de culture classique assez effrayant des autres profs et Jérémie racontait :)
- L’autre jour, par exemple, en espagnol, j’ai dit à la prof " c’est un catabase " et… bon, déjà il a fallu répéter trois fois, et en plus elle a rien compris !
(La prof, se figurant sa collègue face à cette drôle de bête qu’est la catabase :)
- " Cata quoi ? "
(Et Adrien de rajouter :)
- La cata, c’est surtout la prof !
(Juste pour info, la catabase, c’est une descente aux Enfers. On sait jamais, ça peut servir, des fois que vous soyez prof d’espagnol et que vous ayez des élèves un peu bizarres… Bref, l’atmosphère était détendue, et Adrien en a profité pour poser des myriades de questions à la prof. Comme, par exemple :)
- Est-ce qu’il y a un coins fumeur dans la salle des profs ?
- Non.
(Et Sophie de rappeler à Adrien :)
- Ben ouais, c’est pour ça que les profs sortent toujours pour fumer. Et que M. G*** stationne toujours à côté de la poubelle.
(Adrien remarque :)
- C’est marrant, comme association d’idées…
(Mais la séquence d’interrogatoire de la prof est interrompue par la serveuse, qui apporte une partie des boissons. Elle a déjà posé devant Adrien son verre quand Gilles lui fait :)
- On fait servir les dames en premier, n’est-ce pas Adrien ?!
(Ce dernier, avec un air efféminé et affecté, lui réplique :)
- Merci mon chou, je te le revaudrais !
(A un moment, Morgane a remarqué :)
- C’est quand même marrant : en début d’année scolaire, les profs nous demandent toujours ce qu’on veut faire plus tard, et on le demande jamais aux profs en retour !
(Gilles imagine déjà la question :)
- " Et vous monsieur, qu’est-ce que vous vouliez faire avant d’être prof ? "
(Mais Adrien profite de l’occasion pour poursuivre son interrogatoire serré (pour une fois que c’est lui qui peut cuisiner la prof et pas l’inverse, il ne va pas s’en priver !) :)
- Et vous madame, avant de faire prof, vous vouliez faire quoi ?
- Oh, moi je voulais être médecin !
(Remarque de Jérémie :)
- Ah ben c’est normal, dans le temps, il fallait faire du latin pour faire médecine !
(La prof, feignant un profond courroux :)
- Ça veut dire quoi, " dans le temps " ?
(Pour essayer de sauver la peau de Jérémie, Adrien embraie sur un de ses passe-temps préférés ; imiter les profs (avec un certain talent, il faut bien le dire). Et, alors qu’il imitait un prof d’Histoire (avec beaucoup de réalisme), la prof, curieuse, lui a fait :)
- Et moi, comment vous m’imitez ?
(Adrien, un peu désarçonné par cette question inattendue, se remet vite en selle :)
- Oh, ben, heu… On imite pas Dieu devant Dieu !

Eh voilà, fin de trois ans de cours de latin ensemble. Si ce genre de cours étaient plus répandus, il y a fort à parier que le latin ne serait plus en voie de disparition. Parce que, pour une langue morte, nos cours étaient quand même sacrément vivants !
Bonnes vacances à tous !

An 3 : petites mises au point et dernière vacherie avant l’épreuve…


An 3 : Enfers, coups bas et camaraderie


An 3 : comment passer pour un élève model quand on n’écoute pas un mot du cours…


An 3 : regard inquisiteur


An 3 : la juste place d’une copie de latin ; encadrée et sous verre, comme l’œuvre d’art qu’elle est


An 3 : Sainte Mme Jörg, priez pour nous (et surtout pour nos notes du bac !)